Les organisations syndicales des casinos et clubs de jeux français se mobilisent fermement contre l'amendement du projet de loi de finances 2025 qui vise à légaliser les jeux de casino en ligne. Cet amendement, déposé par le gouvernement le 19 octobre 2024, est perçu comme une menace directe pour les casinos terrestres. Pierre-Alain Durat, Président du Syndicat des Casinos de Jeux INOVA CFE-CGC, exprime sa vive opposition à cette mesure, soulignant les conséquences économiques, sociales et sociétales désastreuses qu'elle pourrait engendrer.
Téléchargez le communiqué de presse IntersyndicalUn secteur en danger
Hier, un Communiqué de Presse intersyndical a été rédigé, incluant la CFE-CGC, la CGT, FO, et la CFTC, dénonçant l'impact de cette légalisation sur les emplois et la stabilité économique des territoires. Selon ces organisations, l'ouverture du marché des casinos en ligne provoquerait un effondrement de la fréquentation des établissements physiques, entraînant une perte de clientèle significative et la fermeture potentielle de nombreux casinos. Grégory Rabuel, président du syndicat Casinos de France, estime que 15 000 emplois sont menacés.
Pierre-Alain Durat, président de la branche Casinos, Sports et Golfs de la CFE-CGC Inova, souligne les dangers pour l'économie locale : « La fermeture des casinos dans certaines communes engendrerait un vide économique et social irréversible, affectant gravement l'emploi et les revenus fiscaux locaux ». Les établissements de jeu, souvent situés dans des zones rurales ou touristiques, jouent un rôle crucial dans l'économie locale et la création d'emplois directs et indirects.
Un problème de santé publique
Outre les enjeux économiques, les syndicats alertent également sur les risques accrus d'addiction et les conséquences sur la santé publique. Pierre-Alain Durat met en garde contre « le développement d'addictions, notamment chez les plus précaires et les plus vulnérables ». Les dispositifs de prévention proposés par les plateformes en ligne ne remplaceront jamais, selon lui, l'interaction humaine et la vigilance des casinos physiques, qui ont des équipes formées pour identifier et gérer ces risques.
Dans une lettre adressée au Premier Ministre et au Ministre de l'Intérieur, les syndicats affirment que cette mesure n'a fait l'objet d'aucune concertation avec les parties prenantes et qu'elle semble favorisée pour des raisons purement fiscales, au détriment de la santé publique et des emplois dans les casinos terrestres.
Répercussions fiscales
Grégory Rabuel dénonce également une perte colossale pour l'État et les collectivités locales. La contribution des casinos terrestres à l'économie est énorme, avec des versements fiscaux aux communes qui pourraient baisser drastiquement. Ce sont 450 millions d'euros par an qui pourraient disparaître pour les collectivités et l'État si cette mesure est adoptée, mettant en péril les revenus de nombreuses petites communes françaises.
Une hypocrisie de l'État ?
G. Rabuel critique aussi ce qu'il appelle « l'hypocrisie de l'État », qui d'un côté fait de la santé mentale une grande cause nationale, et de l'autre, expose des millions de Français à un risque accru d'addiction au jeu avec cette légalisation.
Les syndicats, tout comme les employeurs de la filière, s'insurgent donc contre ce projet. Ils rappellent la nécessité d'une régulation stricte des casinos en ligne et demandent que cette opportunité soit limitée aux établissements physiques existants, afin de garantir une transition plus équilibrée et protéger à la fois les emplois et la santé publique.
Quelles solutions proposées ?
Face à cette situation, les syndicats appellent l'Assemblée Nationale et le Sénat à rejeter cet amendement. Ils proposent une alternative : limiter l'ouverture des jeux de casino en ligne aux seuls établissements physiques, avec une offre virtuelle proportionnelle à celle des casinos réels. Cette solution permettrait de protéger une partie des emplois et de maintenir une régulation stricte sur les risques liés aux jeux d'argent.
La légalisation des casinos en ligne constitue un véritable tournant pour l'industrie des jeux de hasard en France. Les syndicats des casinos et clubs de jeux alertent sur les risques économiques et sociaux majeurs qu'une telle mesure pourrait engendrer, tout en proposant des solutions pour limiter les dégâts. Il est maintenant entre les mains des décideurs politiques de déterminer si l'avenir des casinos terrestres en France sera sacrifié au profit du numérique.
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Contact pour plus d'informations : Pierre-Alain Durat
Président du sydicat CASINOS CFE-CGC
pierre-alain.durat@cfecgc-inova.fr
Tel : 0652312590